Connaître et faire connaître

​

Pour poursuivre la réflexion engagée sur la place et la considération accordées aux plus vulnérables dans nos sociétés, le Mouvement s’est donné pour objectif l’élaboration des principes directeurs d’une nouvelle entité consacrée aux fragilités, de l’enfance jusqu’au grand âge, dénommée La Cité inclusive.

 

Pour mener cette mission, il a travaillé conjointement, avec un groupe composé des associations représentatives des personnes en situation de handicap et du secteur de la psychiatrie et un comité scientifique pluridisciplinaire constitué à cet effet. De plus, il a pris trois initiatives qui ont permis à des travailleurs d’ESAT, des lycéens se préparant aux métiers de l’intervention à domicile, à des militants d’une association d’autoreprésentation et à des adhérents de Groupe d’entraide mutuelle d’enrichir le projet par les savoirs issus de leur expérience.

 

Afin de définir les contours de La Cité inclusive et de travailler aux synergies avec des établissements ou des institutions nationales et internationales, des initiatives portant sur les questions historiques ou s’intéressant à la dimension inclusive ont été repérées. Les fondements, la forme et les contenus de La Cité inclusive se sont de cette manière dessinés.

​

Un drame de l’histoire trop méconnu

​

Par-delà les apports des ouvrages publiés sur cette tragédie vécue sous l’occupation, une  enquête a été adressée aux institutions: hôpitaux psychiatriques et mémoriaux de la Deuxième Guerre Mondiale. Cette enquête visait à savoir s’ils avaient une connaissance approfondie de ce drame et s’ils avaient mené des actions pour le faire connaitre au grand public. Parmi les initiatives il faut relever que plusieurs hôpitaux psychiatriques ont mené des travaux de recherche ou tenu des colloques, et 3 d’entre eux ont posé des plaques mémorielles. Le mémorial de Caen s’est intéressé au sort des personnes en situation de handicap, en Allemagne, pendant la Deuxième Guerre Mondiale. S’il y a, à ce jour, peu de lien entre les hôpitaux psychiatriques et les mémoriaux, ils sont toutefois désireux de collaborer entres eux et avec La Cité inclusive.

 

Des exemples de pratiques inclusives

​

À l’échelle nationale, le repérage s’est notamment appuyé sur les associations représentatives des personnes en situation de handicap, qui coordonnent les actions sur l’ensemble du territoire. Elles sont composées d’associations militantes et gestionnaires d’établissements ou d’associations structurées par type de handicap, mais aussi de pôles ressources.

Ces organisations accompagnent l’évolution des idées, des concepts, des textes législatifs et des conventions (Cf. convention internationale des droits des personnes handicapées) qui leur permettent, comme nombre d’acteurs sociaux de mettre en œuvre leur plaidoyer et leurs actions autour des droits et libertés fondamentales, de la conception universelle et de la dynamique d’une société inclusive.

Aux niveaux national et international, des initiatives, que l’on peut qualifier d’inclusives émanant de structures culturelles ou, de manière intersectorielle, à l’initiative de collectivités territoriales se développent.  Il est toutefois difficile de les recenser exhaustivement et de parvenir à une vision globale des actions menées et des acteurs.

​

Mieux comprendre les principes d’une société inclusive

​

Une société est inclusive lorsqu’elle condamne toutes les formes de privilèges, d'exclusivités ou d'exclusions et lutte contre. Cinq axiomes sont susceptibles de la fonder :

• L’abandon des phénomènes de hiérarchisation des vies et des univers sociaux

• Le partage du patrimoine humain et social commun

• L’effectivité du droit d’exister, au-delà du droit de vivre

• La garantie d’un traitement équitable, prenant en compte les besoins singuliers de chacun

• La reconnaissance de la diversité

[1]Charles Gardou, La société inclusive, parlons-en !, Il n’y a pas de vie minuscule, Toulouse, érès

​

Les Fondements de La Cité inclusive

​

Elle est portée par une finalité : savoir pour agir

La Cité inclusive a pour vocation de créer une passerelle entre l’histoire des personnes les plus fragiles et les problématiques liées au respect de leurs droits dans notre société. Par le décloisonnement des disciplines, elle invite à l’élaboration de savoirs transversaux, qui ambitionnent d’interroger tous les champs de la connaissance et des pratiques. En  recensant et  diffusant ces connaissances, ces expériences et les projets construits autour des fragilités, elle vise à favoriser un sentiment d’appartenance commune à la société.

​

Elle a pour objectif  la conception universelle

La conception universelle ne se limite pas au seul champ du cadre bâti, mais concerne tous les secteurs de la société : école, loisirs, soins, vie sportive, vie professionnelle, etc. Elle vise un accès sans restriction de tout citoyen à l’ensemble de ces domaines. En plaçant le public au cœur de la réflexion, la conception universelle procède d’une démarche inclusive en favorisant la mixité des publics. Elle exige être pensée dès la naissance d’un projet ou d’un service. La réalisation de La Cité inclusive, au travers de ses projets, ateliers, outils, et autres, prend en compte ce principe de façon à garantir l’accueil de tous les publics.

​

Elle implique la participation active du public

Les personnes concernées sont placées au cœur de ce projet, à partir de leurs désirs, leurs besoins,  leurs projets et en considérant les potentiels de chacun. Dans cet objectif, La Cité inclusive est conçue comme un espace d’interaction entre tous les citoyens, sans exclusivité et sans exception : ils sont parties prenantes de la phase de conception de la Cité inclusive et du choix des actions à mettre en œuvre. Ces groupes constitués de personnes physiques et morales sont force de propositions en termes de projets, de partenariats ou de modalités d’implication dans la vie de La Cité inclusive.

​

​

Les dimensions de la Cité inclusive

​

​